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Le Mistral, quartier imaginaire où se déroule l’action de Plus belle la vie, est un décor construit dans les studios de la Belle de Mai, s’étendant sur plus de 1 100 m². Ce décor reproduit l’atmosphère unique du Panier, visible dans le générique de la série, et contribue à la renommée de ce quartier historique.
Une histoire multiculturelle et ouverte
L’origine du nom « Panier » provient de l’enseigne d’une auberge du XVIIe siècle, « Le Logis du Panier ». Ce quartier du 2ème arrondissement a traditionnellement été le premier lieu d’implantation des immigrés à Marseille. Cette mixité culturelle se ressent encore aujourd’hui, faisant du Panier un véritable melting-pot de cultures et d’histoires.
Agathe Mattei, chargée de développement culturel, explique dans son enquête : « Marseille se dévoile comme la capitale de la Provence, de la Méditerranée, de la lavande, du savon, multiculturelle et ouverte. Mais il y a autre chose derrière. Des histoires de rencontres, d’oppositions, depuis les Grecs pour arriver aux Algériens et aux pieds noirs, en passant par le rôle du quartier pendant la Seconde Guerre mondiale. Marseille est riche de ses blessures, de ses conquêtes, des récits de ses habitants, de ses quartiers, »
Des origines grecques à la seconde guerre mondiale
Le Panier est le plus ancien quartier de Marseille. Fondée par les Grecs en 600 avant J.C., la ville de « Massilia » a vu ses premières habitations s’ériger dans cette zone. Au fil des siècles, ce quartier d’inspiration de Plus belle la vie a été le témoin de nombreux événements historiques. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a été partiellement détruit par les bombardements allemands en 1943. Cet événement tragique a façonné la morphologie actuelle du quartier, avec ses immeubles en contraste avec les maisons plus anciennes.
Le Panier a également été un lieu de résistance pendant la seconde guerre mondiale. En 1943, environ 2000 personnes y ont été déportées selon Agathe Mattei dans son enquête « le Panier : enquête sur une mémoire peu répandue ». À cette époque, le quartier était un refuge pour les résistants, les juifs, les criminels et les petits voyous. Ce qui a rendu la zone peu fréquentable aux yeux des Nazis, qui la considéraient comme un repère de “vermines”.
Le street-art et l’artisanat au Panier
Le Panier se distingue également par son décor de street art. Les petites « échoppes » aux devantures colorées et les immeubles anciens de 4 à 5 étages maximum mettent en avant l’artisanat marseillais. Claude Luca, artiste peintre local, témoigne : « Le Panier, j’y ai exposé deux, trois fois, mais ce n’était pas le lieu emblématique des peintres. Le street art a pris carrément possession du Panier, mais les peintres, il n’y en a pas grand nombre là-bas.«
Le street art dans le Panier n’est pas seulement une question de décoration urbaine, mais un véritable mode d’expression. Les artistes locaux et internationaux utilisent ces ruelles comme une toile géante, ajoutant une touche contemporaine à ce quartier historique. En effet, les fresques murales et les graffitis racontent des histoires, souvent en lien avec l’histoire multiculturelle et l’identité de Marseille.
Le Panier devient des vitrines de Marseille grâce à Plus Belle la Vie
Les créateurs de Plus belle la vie ont utilisé le quartier du Panier comme modèle pour le célèbre bar du Mistral. Bien qu’ils tournent l’essentiel de la série en studio à la Belle de Mai, derrière la gare Saint-Charles, ils imprègnent l’écran de l’ambiance du Panier. Agathe Mattei et Matteo Stefani, dans leurs enquêtes, ont constaté que très peu de téléspectateurs étaient conscients de cette inspiration.
Aujourd’hui, le Panier et le Vieux-Port sont devenus des vitrines de Marseille, en partie grâce à la série. Cependant, la transformation de ce quartier historique soulève des questions sur l’équilibre entre tourisme et vie locale, surtout avec la montée en flèche des locations Airbnb.
En novembre dernier, Marseille comptait 12 000 logements sur ces plateformes, dominées à plus de 80% par Airbnb. Si cet afflux touristique soutient l’économie locale, il menace aussi l’authenticité du quartier. Pour répondre à ces enjeux, la municipalité de Marseille a instauré depuis 2023 des régulations plus strictes sur les locations de courte durée. Des mesures comme la limitation du nombre de jours de location annuels et l’enregistrement officiel visent à contrôler et rééquilibrer la situation.
