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Je vais être honnête avec vous : pendant des années, j’ai planté mes courgettes avec toute la bonne volonté du monde… mais sans jamais comprendre pourquoi la production chutait en cours de saison. Au début, les pieds étaient généreux, puis, sans prévenir, plus rien. Un jardinier professionnel m’a un jour montré un geste simple, ancestral, que j’ignorais complètement. Et depuis, mes courgettes n’ont jamais cessé de produire. Aucun engrais, aucun traitement chimique, juste une technique intelligente et respectueuse. Aujourd’hui, je la partage avec vous.
Le pincement des tiges secondaires : le geste clé pour relancer la production
Le fameux geste dont je vous parle, c’est le pincement des tiges secondaires. Oui, juste ça. L’idée, c’est de stimuler la plante pour qu’elle concentre à nouveau son énergie sur la production de fleurs femelles – celles qui donneront des fruits – au lieu de continuer à allonger des tiges sans intérêt.

Voici comment je procède, en toute simplicité : dès que je vois une tige secondaire qui s’allonge sans produire de fleur ou qui commence à s’étioler, je la pince entre deux doigts, à environ deux ou trois feuilles après son point de naissance. Je le fais généralement le matin, quand les tissus sont encore fermes et faciles à travailler. Ce petit geste de rien du tout incite la plante à produire de nouvelles ramifications plus basses et souvent plus florifères.
Résultat ? En quelques jours, de nouvelles fleurs apparaissent, et les courgettes reprennent leur rythme de production. Ce n’est ni une légende ni un hasard : c’est un réflexe bien connu des maraîchers professionnels, surtout en culture intensive bio.
L’importance de l’aération et de la lumière pour accompagner le pincement
Pincer, c’est une chose. Mais pour que ça fonctionne vraiment, il faut que la courgette respire. Une plante bien ventilée et bien éclairée est beaucoup plus productive. C’est pourquoi, en parallèle du pincement, je fais régulièrement un nettoyage léger de mes plants : j’enlève les feuilles basses qui traînent au sol, les parties jaunies ou malades, et je veille à bien espacer mes pieds à la plantation.
J’ai aussi appris à ne pas trop arroser. Une humidité excessive, surtout sur un feuillage trop dense, favorise les maladies comme l’oïdium. Et une courgette malade, c’est une courgette qui arrête de fructifier. En gardant les plants propres, ouverts à la lumière et bien aérés, je réduis naturellement les risques sans aucun produit.
Le combo “pincement + aération” a littéralement changé mes récoltes. Et ça marche aussi bien en pleine terre qu’en bac sur une terrasse.
Faut-il polliniser manuellement quand les fleurs sont là ?
Parfois, malgré toutes vos fleurs, rien ne grossit. C’est frustrant, je le sais. J’ai découvert que souvent, ce n’est pas un problème de fertilité… mais un manque de pollinisation. Les abeilles et autres insectes pollinisateurs ne sont pas toujours au rendez-vous, surtout en ville ou les jours de pluie.
JardinageCes insectes méconnus : des alliés surprenants pour la santé de nos plantesDu coup, j’ai pris l’habitude, surtout en début de saison, de faire moi-même la pollinisation à la main. C’est simple : je cueille une fleur mâle (celles qui sont sur une tige fine, sans petit renflement à la base), j’enlève ses pétales, et je viens frotter son étamine sur le pistil d’une fleur femelle (celle avec la mini courgette à la base). Ce geste prend quelques secondes et peut doubler votre production.
C’est un peu comme donner un petit coup de pouce à la nature. Pas besoin de produits chimiques, pas besoin de traitements : juste un œil attentif et quelques gestes bien placés. Et franchement, c’est aussi ça, le plaisir du potager.