Quand la passion du café devient une bataille juridique à saveur amère : « La guerre des dosettes », l’animateur Arthur réclame 280 millions d’euros à Nespresso

L'animateur Arthur réclame 280 millions d'euros à Nespresso dans la guerre des dosettes : une saga juridique autour du café.

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Dans l’arène tumultueuse de la « guerre des dosettes », l’animateur bien connu de radio et de télévision, Jacques Essebag, alias Arthur, a décidé de monter au front. Accompagné d’un groupe d’investisseurs, il réclame rien de moins que 280 millions d’euros de dommages et intérêts à Nespresso, la filiale de l’omniprésent Nestlé. Une somme qui ferait tourner plus d’une cafetière, mais derrière cette bataille judiciaire se cache une histoire plus complexe qu’une simple querelle entre amateurs de café.

Les origines amères de la « Guerre des Dosettes »

Tout commence en 2008, avec la naissance d’Ethical Coffee Company (ECC), une entreprise fondée par un ancien cadre de Nespresso. Le rêve d’ECC ? Commercialiser des capsules biodégradables, moins onéreuses et compatibles avec les machines de son ex-employeur. Arthur, toujours avide d’investissements, injecte alors entre 2009 et 2010, selon le quotidien suisse 24 heures, une somme équivalente à un jackpot de machine à sous, soit 8 millions d’euros, pour obtenir une part de 5% dans ECC.

A noter que les premières hostilités éclatent en 2011, lorsque ECC lance ses dosettes en Suisse au sein d’une chaîne de produits électroniques et électroménagers. Cependant, la victoire est de courte durée, les dosettes étant commercialisées « quelques jours » avant que Nespresso ne dégaine ses armes juridiques pour protéger sa marque. Une manœuvre tactique qui met fin prématurément à la première offensive d’ECC.

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Une guerre d’usure en tribunaux

La bataille judiciaire qui s’ensuit fait écho à une saga épique, surnommée à juste titre « la guerre des dosettes ». Les avocats d’ECC obtiennent trois ans après le droit de commercialiser leurs dosettes, mais comme dans toute guerre, le temps perdu signifie des opportunités perdues. Me François Besse, l’avocat d’Arthur, dénonce l’activité d’ECC, condamnant ses erreurs stratégiques et soulignant les retards dans le processus judiciaire.

L’année 2018 sonne le glas pour ECC, qui se voit contrainte de déclarer faillite. Mais il ne s’agit que d’une trêve dans cette guerre des saveurs, car c’est maintenant, en 2024, que l’équipe d’Arthur et les créanciers d’ECC dégoupillent leur grenade financière de 280 millions d’euros à l’encontre de Nespresso. Une attaque finale qui trouve son origine dans les méandres d’une décision de justice concernant la marque en 2021.

Le café, nouvelle poule aux oeufs d’or

Dans l’arrière-plan de cette saga juridique, le marché des dosettes de café se dévoile comme la nouvelle poule aux œufs d’or. Avec un chiffre d’affaires de 6,4 milliards d’euros en 2022, Nespresso, dirigée par le géant suisse Nestlé, détient la part du lion sur ce marché fructueux. Un marché qui a connu une croissance fulgurante, passant de 1 milliard d’euros dans les années 1990 à environ 1,4 milliard d’euros en 2018, grâce à la démocratisation de la dosette individuelle après une bataille juridique autour du brevet de Nespresso.

Pourtant, la concurrence est féroce, avec des challengers tentant de se démarquer. Café Legal, par exemple, a pris le sillon environnemental, lançant une capsule 100% végétale pour séduire les consommateurs éco-conscients. Dans un marché où 70% des Français sont équipés d’une ou plusieurs machines à dosettes, chaque entreprise cherche sa formule magique pour s’accaparer une part du gâteau, même si elle est plus petite que celle de Nespresso.

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La « guerre des dosettes » démontre que le monde du café va bien au-delà des tasses fumantes et des arômes enivrants. Il s’agit d’une bataille d’entreprises, d’investissements, de stratégies juridiques, et dans le cas d’Arthur, d’une quête de réparation financière qui se chiffre en millions d’euros. Alors que Nespresso continue de dominer le marché, la question demeure : cette bataille aura-t-elle des répercussions dans la tasse du consommateur moyen, ou s’agit-il simplement d’une guerre de riches dans un monde où même le café peut être un terrain de bataille ? Le verdict, comme un espresso bien serré, reste à être dégusté.

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