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Quand j’ai commencé le potager, j’ai suivi plein de conseils “classiques”. Certains venaient de mon entourage, d’autres de livres anciens ou de forums bien intentionnés. Sur le moment, ils semblaient logiques… mais avec le recul, je peux dire que ces cinq conseils m’ont causé plus de mal que de bien.
Voici les erreurs que j’ai faites, ce que j’ai appris, et ce que je fais désormais à la place pour un potager plus sain et plus productif.
1. Retourner la terre à la bêche chaque printemps
Chaque année, je ressortais la bêche pour retourner profondément la terre. Je pensais l’aérer, la préparer… mais j’ai fini par comprendre que je détruisais surtout sa structure vivante.
- J’ai cassé les galeries naturelles des vers de terre.
- J’ai fait remonter plein de mauvaises herbes en dormance.
- J’ai perturbé les micro-organismes utiles.
Ce que je fais maintenant : je travaille uniquement en surface avec une grelinette, et je couvre systématiquement la terre avec du paillage ou du compost. Mon sol est plus meuble, plus riche, et je n’ai plus mal au dos.

2. Arroser tous les jours en été
J’ai longtemps cru qu’arroser un peu tous les jours aidait mes plantes à bien pousser. En réalité, je n’humidifiais que la surface, et mes légumes développaient des racines superficielles, donc fragiles.
- J’ai gaspillé de l’eau pour rien.
- J’ai favorisé l’apparition de maladies fongiques.
- Mes plantes souffraient dès que j’oubliais un arrosage.
Désormais, j’arrose profondément, deux fois par semaine maximum, et je paille généreusement. L’eau pénètre mieux, et mes plants sont plus résistants à la chaleur.
3. Tout semer dès les premiers beaux jours
Dès avril, j’étais impatient de tout semer. Mais entre les nuits fraîches et les sols encore froids, la levée était lente, voire inexistante. Certaines graines pourrissaient, d’autres se faisaient manger par les limaces.
- Mes semis précoces perdaient un temps précieux.
- Je recommençais souvent plusieurs fois.
Maintenant, j’attends que le sol dépasse 12 °C, et je sème en godet quand nécessaire. Mieux vaut semer plus tard dans de bonnes conditions que trop tôt dans un sol mal préparé.
4. Utiliser des engrais chimiques pour booster la croissance
J’ai voulu donner un “coup de fouet” à mes cultures avec des engrais du commerce. Sur le coup, ça poussait vite… mais à long terme, j’ai remarqué que mes sols s’épuisaient et mes plantes devenaient plus sensibles.
- Le sol devenait dur et pauvre.
- Les légumes étaient moins savoureux.
Aujourd’hui, je mise tout sur le compost, le fumier bien mûr et la rotation des cultures. Mes récoltes sont plus régulières et je respecte la vie du sol.
5. Désherber jusqu’à ce que le sol soit parfaitement “propre”
Je voulais un potager net, sans une “mauvaise herbe”. J’ai passé des heures à désherber… pour finalement constater que le sol à nu se desséchait, s’érodait et attirait plus de parasites.
- J’ai épuisé ma terre et moi-même.
- Je me suis privé de plantes utiles comme la consoude ou le trèfle.
Désormais, je désherbe de façon ciblée, je reconnais les plantes bénéfiques, et je couvre le sol autant que possible. Mon jardin est plus vivant et bien plus facile à gérer.
Alors si vous débutez comme moi à l’époque, prenez du recul sur les “bons vieux conseils” du potager. Parfois, il suffit de jardiner avec plus d’observation que d’habitudes pour éviter bien des erreurs.