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Vous pensiez ne croiser que des couleuvres ou de rares vipères lors de vos balades en campagne ? Imaginez la surprise de promeneurs tombant, en plein cœur de l’Alsace, sur un serpent d’un mètre de long, tout droit venu d’Amérique du Nord, aux couleurs vives et chatoyantes. Ce n’est pas une fable : le serpent des blés, habituellement réservé aux terrariums, semble prendre ses aises dans nos paysages. Intriguant, non ?
Pourquoi ce serpent américain s’installe-t-il chez nous ?
La première question qui vient en tête, c’est évidemment : comment un reptile originaire des champs nord-américains se retrouve-t-il au pied d’un arbre alsacien ? La réponse n’est ni un accident ni un caprice de la nature. Derrière chaque serpent des blés aperçu dans la nature française, il y a bien souvent une histoire humaine : celle d’un animal de compagnie devenu indésirable ou d’un terrarium accidentellement laissé ouvert. Très apprécié des amateurs de reptiles pour sa docilité et ses couleurs remarquables, le serpent des blés s’est imposé comme le favori des débutants en terrariophilie. On le trouve facilement en animalerie, aucun justificatif particulier n’étant exigé jusqu’à dix individus ! Autant dire que le risque d’abandons, voulu ou non, n’a cessé de croître ces dernières années.
Ajoutez à cela sa capacité à survivre à des hivers doux et à se débrouiller pour trouver de quoi se nourrir (notamment dans les champs où rongeurs et cachettes ne manquent pas), et vous obtenez la recette parfaite pour voir cette espèce exotique s’inviter dans nos campagnes. On pourrait croire à un simple phénomène anecdotique, mais les chiffres parlent : en quelques années, les signalements de serpents des blés en pleine nature alsacienne se multiplient.
Faut-il s’inquiéter de la présence du serpent des blés ?
Quand un nouvel animal s’installe dans un environnement qui n’est pas le sien, on peut vite s’interroger sur les conséquences. Rassurez-vous : le serpent des blés ne présente aucun danger pour l’homme. Ce n’est ni un serpent venimeux, ni une espèce agressive. En réalité, il préfère fuir plutôt que mordre, sauf s’il se sent menacé. Son alimentation se compose presque exclusivement de petits rongeurs, ce qui pourrait même, dans certains cas, s’avérer utile pour l’équilibre local.
JardinageTransformez un noyau de pêche en un magnifique arbre fruitier : découvrez notre méthode infaillible !Mais alors, où est le problème ? Pour l’instant, il n’y en a pas. Aucun cas de reproduction sauvage n’a encore été recensé, ce qui signifie que ces serpents vivent isolément, sans menacer la biodiversité locale. Néanmoins, les scientifiques et les herpétologues restent vigilants. Si le réchauffement climatique continue d’adoucir nos hivers et si les abandons se multiplient, il n’est pas impossible que l’espèce commence à se reproduire, bouleversant alors l’équilibre fragile de certains écosystèmes.
Dans quelles régions peut-on croiser ce serpent coloré ?
Si l’Alsace semble être en première ligne avec une hausse notable des signalements, d’autres régions de France pourraient aussi être concernées, surtout là où la mode du terrarium a fait des émules. Les campagnes, les abords de villages, les lisières de forêts sont des terrains de prédilection pour ce serpent débrouillard. Rassurez-vous : en croisant ce serpent aux motifs orange et rouge, vous n’avez rien à craindre. Si vous en apercevez un, mieux vaut contacter un centre de sauvegarde local ou un spécialiste, qui saura le prendre en charge.
Alors, la prochaine fois que vous partez en randonnée, ouvrez l’œil : la biodiversité française n’a pas fini de vous surprendre. Et qui sait, peut-être croiserez-vous, à deux pas de chez vous, ce discret voyageur venu d’ailleurs, dont la simple présence raconte déjà une drôle d’histoire de notre époque.