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Dans le cadre d’un essai approfondi du Ford Explorer électrique, nous avons pris le volant pour parcourir un total de 1 800 km, faisant face à des routes variées allant des autoroutes aux chemins plus accidentés. Cet essai met en lumière les véritables performances du véhicule, contrastant les promesses marketing de Ford avec la réalité du quotidien. À travers cette analyse, nous scruterons la polyvalence, le confort, la technologie et l’efficacité énergétique du Ford Explorer, tout en évaluant ses défauts notables.
Un SUV aux ambitions tout-terrain
Depuis longtemps, le nom Explorer évoque une idée d’aventure et de robustesse, et Ford compte bien maintenir cette image, même dans sa version électrique dédiée à l’Europe. Le constructeur assure que ce modèle a été conçu pour offrir une polyvalence en milieu urbain et rural, et que ses performances se concrétiseraient sur le terrain. Mais, dès les premiers kilomètres, il devient évident que la promesse de conduire à travers des paysages sauvages avec aplomb pourrait s’avérer plus complexe.
La platforme MEB de Volkswagen, qui sert de base à l’Explorer, a sans aucun doute ses avantages en termes d’architecture électrique. Toutefois, des compromis ont été faits, et le résultat est un SUV qui, bien que performant en milieu urbain, montre des limites sur terrain difficile. Ce constat a été mis à l’épreuve lors de notre essai, confrontant le véhicule à diverses conditions de route.
Un design séduisant
Visuellement, l’Explorer réussit à se démarquer avec son design futuriste. Ses lignes trapues et sa face avant épurée lui confèrent un aspect statutaire, mais nous devons nous interroger sur la cohérence entre l’esthétique et la fonction. Si le véhicule attire les regards, que dire de la sensation à l’intérieur ?
L’expérience à bord révèle des matériaux moins conformes aux attentes. En effet, malgré une présentation extérieure réussie, l’habitacle souffre d’une qualité perçue décevante. Les plastiques durs et les assemblages approximatifs laissent à désirer, surtout dans un véhicule dont le prix frôle les 51 800 euros. Les écarts visibles sur la planche de bord posent la question de la durabilité et de l’attention portée aux détails dans cette aventure électrique.
Confort de conduite et plaisir de conduite
Du point de vue mécanique, la version RWD Extended Range de l’Explorer apporte une certaine satisfaction avec une puissance respectable de 286 chevaux et un couple de 545 Nm. Les performances d’accélération sont adéquates, notamment lors des dépassements sur autoroute. Cependant, une absence de clarté dans la direction rend la conduite dynamique moins agréable. À vitesse élevée, l’absence de fermeté dans la direction peut donner un sentiment d’insécurité, ce qui est problématique pour un SUV censé inspirer confiance.
Sur l’autoroute, le confort de conduite repose sur une insonorisation efficace, et même si des bruits d’air se manifestent à 130 km/h, le système audio de 10 haut-parleurs signé Bang & Olufsen compense largement. Cela étant dit, la conduite sur routes secondaires et en milieu urbain de notre parcours a révélé des lacunes. L’Explorer a parfois perdu son équilibre sur des surfaces moites, incitant le conducteur à adopter un style de conduite moins aventureux.
Efficience énergétique : Promesses non tenues
Le Ford Explorer revendique une autonomie de 602 km grâce à sa batterie de 77 kWh. Toutefois, la réalité du trajet a montré une autonomie réelle beaucoup plus modeste. En conduisant de manière économe sur routes secondaires, nous avons atteint une consommation de 15 kWh/100 km, ce qui reste acceptable. En revanche, sur autoroute, la consommation a grimpé jusqu’à 23 kWh/100 km, réduisant l’autonomie à 300-350 km par charge.
NewsTransformez un noyau de pêche en un magnifique arbre fruitier : découvrez notre méthode infaillible !Quant à la recharge, bien qu’elle soit pragmatique avec moins de 30 minutes pour passer de 20 à 80 % de charge, le système de gestion de la batterie montre des signes d’inefficacité. Il est à noter que la puissance de recharge a été limitée à 135 kW pour notre version, bien loin des capacités optimales de rechargement observées sur d’autres modèles concurrents.
Technologie et système d’info-divertissement
Un des points les plus controversés reste le système d’info-divertissement. Basé sur la conception de Volkswagen, il souffre de bugs et d’une interface peu intuitive. Ford a essayé d’implémenter sa propre surcouche, mais le résultat est déconcertant. Naviguer à travers les menus est devenu un véritable parcours du combattant, se déplacement entre divers sous-menus pour effectuer des réglages basiques. Les alertes liées à la sécurité, bien que louables, deviennent envahissantes et encombrent l’expérience utilisateur.
La présence d’un écran tactile de 14,6 pouces est appréciable, mais les nombreux bugs, les commandes mal agencées et les fonctionnalités parfois désactivées nécessitent une attention constante du conducteur. Le passage à Android Auto est alors une solution de repli pratique, mais témoigne aussi des faiblesses du système Ford/Volkswagen.
Un bilan mitigé
En réalisant cet essai sur 1 800 km au volant du Ford Explorer, il est indéniable que certaines attentes n’ont pas été satisfaites. Le véhicule propose un design attrayant, un confort sur autoroute et des performances honorables sur route, mais il est aussi entaché de défauts significatifs. Ces défauts comprennent un intérieur d’un rapport qualité-prix discutable, une technologie inaboutie et une efficacité énergétique insuffisante pour un SUV électrique.
Au final, le Ford Explorer électrique a le potentiel d’être un acteur intéressant dans le segment des SUV, mais il reste encore du chemin à parcourir pour répondre à la promesse d’un véhicule à la fois performant, polyvalent et de qualité. La réalité quotidienne d’un véhicule doit dépasser les simples promesses marketing pour véritablement conquérir les utilisateurs.